Le lundi 24 février 2025, la communauté du Généralat a reçu la visite d’El Hadji Thierno Amadou Bâ (sur la photo : au premier plan, en bleu), Calife Général de Bambilor et représentant des familles religieuses du Sénégal. Il était accompagné de quatre personnes. Ils ont résidé à la Maison générale depuis le 21 février, à la demande du P. Zacharie Guirane NDIONE, supérieur provincial de PANO et représentant de la conférence des supérieurs majeurs du Sénégal. Le P. Zacharie Guirane NDIONE est arrivé avec eux.
Parmi les invités figuraient :
- Le P. Alphonse Biram NDOUR, délégué épiscopal, responsable du dialogue interreligieux et du service dans l’archidiocèse de Dakar.
- Mouhamadou Bachir Mbengue, Assistant du Calife et Directeur exécutif de l’ONG Fawzi Wa Nadjati (FWIN).
- El Hadji Thierno Amadou Bâ TALL, Guide religieux, représentant de la famille Omarienne (Tall).
- Demba Thllel Diallo, Maître de conférences en linguistique, professeur-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) et président du Colloque international sur la diplomatie religieuse (CIDiR).
Les visiteurs sont arrivés à Rome dans le cadre du Jubilé 2025, à l’invitation du pape François, pour une audience privée et une rencontre avec le Dicastère pour le Dialogue interreligieux. Le groupe était composé de quinze personnes représentant des universités, ainsi que des chefs religieux et politiques.
Il est à noter que cette visite n’est pas la première dans l’histoire de notre Congrégation où l’Administration générale reçoit un éminent dirigeant musulman. Il y a cent cinquante ans, un lundi, le sultan de Zanzibar, Saïd-Bargach, qui avait entretenu une relation étroite avec les missionnaires spiritains de Zanzibar, a visité la Maison mère le 19 juillet 1875[1]. Ainsi, le Calife Général a relevé : « Il a visité la Maison mère, à Paris ; j’ai visité le Généralat, à Rome. »
Après un accueil chaleureux et des considérations liminaires du P. Alain Mayama, Supérieur général, suivies de brèves déclarations des visiteurs, le Calife général a fait l’éloge des Spiritains et salué leur engagement fort en faveur de l’évangélisation, de l’éducation, de la justice sociale, du dialogue interreligieux et de la construction de la paix.
S’adressant à la communauté du Généralat, El Hadji Thierno Amadou Bâa exprimé sa profonde gratitude et son sincère respect en reconnaissant l’accueil fraternel qui a caractérisé l’esprit missionnaire de la Congrégation du
|
Saint-Esprit. Il a commencé par déclarer : « C’est avec une profonde gratitude et un sincère respect que je prends la parole aujourd’hui, dans cet espace de foi et d’engagement. »
Il a souligné le rôle central que les Spiritains ont joué dans les domaines de l’évangélisation, de l’éducation et de la justice sociale, en déclarant : « Les Spiritains ont toujours été la force et le moteur des grandes œuvres d’évangélisation, d’éducation et de justice sociale ». Leurs contributions inestimables au Sénégal, à travers la construction d’églises et d’écoles, le mentorat de générations et la création d’un modèle unique de coexistence interreligieuse, ont été particulièrement soulignées. El Hadji Thierno Amadou Bâ a précisé : « Au Sénégal, leur contribution est inestimable. Ils ont construit des églises et des écoles, encadré des générations et consolidé un modèle unique de coexistence interreligieuse, où musulmans et chrétiens partagent non seulement un territoire, mais aussi une vision commune de la vie ensemble ».
El Hadji Thierno Amadou Bâ a rendu hommage à des personnes exemplaires qui ont considérablement influencé la mission des Spiritains, mentionnant spécifiquement le P. Zacharie, provincial de la PANO. Il a salué l’engagement sans faille et la sagesse du P. Zacharie, qui a joué un rôle déterminant dans la promotion du dialogue interreligieux au Sénégal, déclarant : « Parmi eux, le P. Zacharie, provincial de la PANO, dont l’engagement constant à nos côtés et la sagesse ont été des piliers du dialogue interreligieux au Sénégal ». El Hadji Thierno Amadou Bâ a souligné que les efforts louables des Spiritains dans le monde continuent d’inspirer et de démontrer le rôle crucial de l’Église dans la promotion de la paix et de la fraternité, en notant : « Ainsi, le travail des courageux Spiritains à travers le monde continue d’inspirer et de montrer que l’Église peut être un acteur principal dans la consolidation de la paix et de la fraternité. »
En outre, El Hadji Thierno Amadou Bâ a exprimé sa profonde gratitude au P. Alphonse Ndour pour son travail remarquable à Gorée. Il a souligné que le dévouement du P. Ndour rappelle l’importance de construire un avenir où tous les individus sont respectés et honorés, quelle que soit leur origine. Bâ a déclaré : « Son exemple est une source d’inspiration pour tous ceux qui croient en un monde réconcilié fondé sur le pardon et l’amour fraternel ».
El Hadji Thierno Amadou Bâ a ensuite décrit la rencontre comme étant plus qu’un simple échange ; elle symbolise un engagement commun à renforcer l’éducation, à promouvoir la paix et à établir un dialogue interreligieux durable. Il a appelé à une collaboration renforcée entre la Congrégation du Saint-Esprit et d’autres organisations religieuses et universitaires, en soulignant : « Cette rencontre n’est pas seulement un moment d’échange. Elle est le signe d’un engagement commun à mettre nos forces en synergie pour renforcer l’éducation, promouvoir la paix et structurer un dialogue interreligieux solide et durable ». Il a souligné le rôle crucial de l’UCAD dans cet effort de collaboration, en notant que « l’UCAD, en tant qu’institution de premier plan, a un rôle essentiel à jouer dans cette dynamique ». Il a relevé que l’UCAD pourrait fournir une structure académique au dialogue interreligieux à travers ses activités de recherche, de formation et de transmission des connaissances, déclarant : « À travers la recherche, la formation et la transmission des connaissances, l’UCAD peut apporter une structure académique au dialogue interreligieux, en travaillant aux côtés des Spiritains pour tirer parti de leur expérience missionnaire et la traduire en enseignements concrets pour les générations futures. »
Fort de l’expertise de l’UCAD en sciences sociales, théologiques et politiques, El Hadji Thierno Amadou Bâ l’a envisagée comme un forum de réflexion et d’action, soutenant les initiatives de médiation interconfessionnelle et contribuant aux programmes de formation dédiés à la paix et à la coexistence religieuse. Il a appelé à la mise en place de partenariats concrets, tels que des conférences, des recherches collaboratives et des programmes de formation axés sur la diplomatie religieuse. El Hadji Thierno Amadou Bâ a déclaré : « Nous devons envisager des partenariats concrets, que ce soit sous la forme de conférences, de recherches collaboratives ou de formations dédiées à la diplomatie religieuse. »
En conclusion, El Hadji Thierno Amadou Bâ a exprimé son aspiration à une collaboration plus forte et plus durable. Il a souligné que les réalisations importantes ne sont jamais accomplies de manière isolée et a mis en avant l’importance des individus et des institutions engagés dans la mission spirituelle. Il a souhaité que le travail exemplaire se poursuive au Sénégal et au-delà, en repartant le cœur rempli d’espoir, confiant que la fraternité qui les unit aujourd’hui produira de grands résultats demain. El Hadji Thierno Amadou Bâ a conclu par un « Merci du fond du cœur ».
[1] En 1875, le P. Anthony Horner est revenu du Kilimandjaro pour participer au Chapitre général en France. Depuis Paris, dans une lettre datée du 21 juillet 1875 envoyée au magazine de la Propagation de la Foi, Les Missions Catholiques, basé à Lyon, il fit publier le récit de la visite du sultan de Zanzibar Said-Bargach à la rue Lhomond le lundi 19 juillet 1875.
Cette publication est également disponible en: English Português