Le 30 juin au matin, Philip Massawe et Justi Tarimo ont présenté une réflexion passionnante sur la formation, qui reste au cœur de la vie missionnaire spiritaine, façonnant les confrères, les communautés et leurs responsables guidés par l’Esprit vers quelque chose de nouveau. Bagamoyo II appelle à un engagement renouvelé en faveur de la formation à travers la collaboration, la planification stratégique et l’investissement dans les formateurs, les directeurs de novices, les expériences missionnaires interculturelles et la spiritualité spiritaine. Malgré les défis actuels, notamment en matière de personnel, de difficultés financières et de structures de soutien inégales, la Congrégation continue de renforcer ses programmes de formation, avec des centres à Villa Notre-Dame en Italie, à Chevilly et Rennes en France, à Chemichemi ya Uzima au Kenya, à Mater Christi au Burkina Faso, à Silva au Portugal et à SIST-Attakwu au Nigeria.
La famille spiritaine est invitée à cheminer ensemble pour former des missionnaires prêts à servir avec sagesse, sensibilité interculturelle et conviction guidée par l’Esprit. Le chapitre 8 de Bagamoyo II réaffirme que la formation, initiale et continue, est au cœur de la vie et de la mission de la Congrégation du Saint Esprit. En réponse aux réalités mondiales et aux besoins missionnaires, il appelle à une collaboration renouvelée et à une planification stratégique entre les circonscriptions, les Unions et le Conseil Général.
Les priorités clés comprennent la formation des formateurs et des directeurs de novices, l’amélioration des stages missionnaires (PME), la mise à jour des guides de formation et l’approfondissement de la spiritualité spiritaine tout au long du parcours de formation.
Pour mettre en œuvre ces recommandations, le Conseil Général a créé une Commission de formation et élargi le rôle du Coordinateur de la formation, ce qui permet des visites, une supervision et un suivi plus efficaces des communautés de formation. Cela a déjà conduit à des améliorations dans la qualité de la formation et la responsabilité structurelle.
Formation des formateurs :
La décision 122 de Bagamoyo II souligne la nécessité pour chaque confrère affecté à la formation de suivre au moins six mois de formation préparatoire. Bagamoyo II exhorte désormais le Conseil Général à prendre l’initiative d’identifier et d’organiser la formation de formateurs qualifiés, chose qui était jusque-là traitée localement. En 2025, le ratio idéal entre formateurs et étudiants n’est toujours pas atteint, et les progrès sont entravés par le nombre limité de personnel formé. De 2022 à 2025, 59 confrères ont reçu une formation pertinente dans plusieurs centres, mais il est encouragé de recourir davantage à des institutions telles que Duquesne aux États-Unis et Berg en Dal au Pays-Bas.
Directeurs des novices et spiritualité spiritaine : La décision 88 stipule que les futurs directeurs des novices doivent recevoir une formation à la spiritualité spiritaine. Un nouveau partenariat avec la province de France permet désormais aux confrères francophones de suivre un programme d’un an à Chevilly-Larue, suivi de six mois de formation au charisme spiritain à Rennes. Pour les régions anglophones et lusophones, un programme réussi a été organisé au SIST, au Nigeria, en octobre 2024, et des efforts similaires sont en cours au Portugal, ce qui témoigne d’un engagement régional croissant en faveur d’une préparation spirituelle plus approfondie.
Expérience missionnaire (PME) : Bagamoyo II, décisions 114 et 116 souligne l’importance du PME comme étape essentielle de la formation. Les circonscriptions doivent soumettre des plans de PME et veiller à ce que les placements se déroulent dans des contextes culturels distincts de la culture d’origine. La coordination reste un défi, mais des améliorations continuent d’être apportées : 69,3 % des étudiants en PME ont récemment accompli des missions internationales ou interculturelles.
Défis actuels : Les communautés de formation sont confrontées à des difficultés persistantes :
- Insuffisance des formateurs et manque de cohérence dans la sélection des candidats
- Épuisement professionnel et baisse de moral parmi le personnel affecté à la formation depuis longtemps
- Instabilité financière, en particulier dans les maisons gérées par une Union
- Infrastructures inadéquates et admissions trop nombreuses
- Collaboration limitée entre les Unions dans la gestion des responsabilités communes
- Pratiques de recrutement inégales et faiblesse des structures de soutien aux postulants
Voie à suivre : Bagamoyo II recommande :
- Une planification à long terme de la formation et des études spécialisées
- Une coordination précoce du PME et des stratégies d’accompagnement claires
- La responsabilité financière et le soin apporté aux infrastructures de formation
- La sélection collaborative des formateurs entre les Unions
- Un recrutement responsable des étudiants en fonction des capacités réelles
- Le développement de communautés adaptées au mentorat PME
- L’investissement dans la spiritualité spiritaine, en particulier dans les régions défavorisées
Conclusion : La formation reste le moteur de la vocation spiritaine : elle forme les cœurs pour la mission, favorise la conscience interculturelle et garantit la fidélité au charisme de la Congrégation. Grâce à une collaboration soutenue et à des efforts stratégiques, la famille spiritaine est appelée à renouveler son engagement à former des missionnaires religieux guidés par l’Esprit, prêts à servir avec amour et conviction.
Dans l’après-midi, Mariano Espinoza a présenté une réflexion fondamentale sur le déclin critique des vocations de « frère » dans la Congrégation et l’appel de BG II.
Le CGE 2025 est revenu sur la préoccupation urgente soulevée à Bagamoyo II : le déclin dramatique des vocations de « frères ». Depuis 2021, seuls 3 des 292 missionnaires affectés n’étaient pas prêtres, ce qui fait craindre que cette expression vitale de la vie spiritaine ne disparaisse sans une action décisive. En réponse, la première assemblée générale des Frères d’Afrique anglophone (UCAWA) s’est tenue à Abuja en 2023, sur le thème « Un programme de mission de sauvetage ». Dix frères du Nigeria et du Ghana ont réfléchi à la promotion des vocations, à l’amélioration de la formation et à l’amélioration de la visibilité des « frères ». Ils ont appelé les frères à rejoindre les équipes vocationnelles et de formation, à utiliser les réseaux sociaux pour mettre en valeur leurs contributions pastorales et professionnelles, et à célébrer publiquement les professions religieuses et les anniversaires de profession.
Des thèmes stratégiques, tels que la promotion des vocations, le programme de formation, les relations entre prêtres et frères et le bien-être des frères ont été discutés, et des recommandations sont en attente d’intégration formelle. L’assemblée a proposé des réunions régionales, des rassemblements locaux et une future conférence mondiale des frères. Elle a également souligné la nécessité d’un plan d’action impliquant les supérieurs majeurs, les frères, les prêtres et les laïcs, soulignant que la vocation des frères reflète des questions plus profondes sur la vie consacrée au sein d’une congrégation en voie de cléricalisation. Un changement de paradigme s’impose, sous l’impulsion des religieux prêtres préoccupés par le déclin de cette vocation.
Le rapport préconise la mise en place d’une plateforme de communication entre les frères de toutes les circonscriptions, une animation vocationnelle plus intense et des parcours de formation cohérents, conformes au Guide de formation des Spiritains. Ces mesures sont essentielles pour renouveler et pérenniser le rôle des frères dans la mission et le témoignage de la Congrégation.
Alors que la Congrégation se réunit ici à Chevilly pour examiner les décisions de Bagamoyo II, rappelons-nous que la vocation de frère reste un défi majeur pour la Congrégation. Les frères qui se sont exprimés souhaitent que les réflexions et les propositions du CGE débouchent sur des mesures concrètes pour apporter une nouvelle dimension et un nouvel espoir à la vocation de frère. Ensemble, « faisons quelque chose de nouveau » pour que la vocation de frère s’épanouisse à nouveau.
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